J-100 : détention à vie pour des Tibétains

Publié le par Basia

J-100. Cent petits jours avant qu'il ne soit définitivement trop tard. Cent jours pour espérer voir la situation au Tibet changer. Pourtant, les denières nouvelles ne laissent augurer rien de bon. Un tribunal chinois installé à Lhassa a prononcé mardi ses premières condamnations à la suite des émeutes de mars (*). Trente Tibétains ont été condamnés de trois ans de prison à la détention à vie ! A vie ! Et comme disait Matthieu Ricard, en Chine, on effectue sa peine jusqu'au dernier jour. Pas de remise, pas de grâce. Bref, un système judiciaire que certains aimeraient bien voir appliquer en France !
Le gouvernement de Pékin a déclaré ces Tibétains coupables d'incendie volontaire, de pillage, d'attaques contre des institutions de l'Etat (écoles, hôpitaux), de vols et d'incitation à la violence.
S'il y a bien eu des incendies et des violences, rien de tout cela ne peut justifier des condamnations aussi sévères et implacables. Par ailleurs, il est impossible d'accorder un quelconque crédit aux assertions et à la "justice" chinoises tant le gouvernement excelle dans le mensonge et le simulacre. Quelle a été l'implication des Tibétains ? Les condamnés ont-ils vraiment participé aux émeutes ? Qu'ont-ils réelement fait ? Pourquoi les 10 000 policiers postés à deux pas ont regardé sans réagir ? Jugera-t-on la répression sanglante (203 morts, un millier de blessés, selon le dernier bilan du gouvernement tibétains en exil) ? La litanie de contrevérités dont nous abreuve la Chine depuis le 14 mars ne peut que laisser craindre le pire. Qu'adviendra-t-il des moines qui ont osé parler aux journalistes invités en voyage de presse par Pékin ? Quel sort sera réservé aux 5 175 personnes arrêtées depuis le 10 mars (bilan gvt tibétain en exil) ? Hier, Pékin se disait prêt au dialogue. Aujourd'hui, il frappe effrontément. Qui est dupe ?


(*) Un grand merci à Google et Yahoo qui ont gracieusement remis des vidéos où on voyait des émeutiers en action à Lhassa sur simple demande de Pékin. Un bel exemple de collaboration. Bravo. Même si sans cela, vu le nombre de caméras de vidéosurveillances installées dans la capitale tibétaine, l'identification aurait aussi été aisée.

Publié dans Tibet

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